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Chauffage électrique nucléaire : coûteux, polluant et inefficace

Publié le mardi 16 février 2021

Plus de 9 millions de logements français sont « chauffés » à l’électricité, soit autant que dans tout le reste de l’Europe. Engagée dans les années 70 pour absorber et justifier la production du parc nucléaire français, la systématisation du chauffage électrique dans les logements affiche un bilan énergétique et social catastrophique.

Les factures flambent en même temps que la faillite financière de la filière nucléaire se creuse (1). Il provoque des tensions sur le réseau de distribution et présente un bilan carbone déplorable (2).

Nous sommes arrivés à un point de rupture, confinant à l’absurde : pour éviter le blackout, il est envisagé de construire de nouveaux réacteurs tout en gardant en fonctionnement les anciens réacteurs de plus de 40 ans, obsolètes et dangereux. Plutôt que d’investir massivement dans une véritable rénovation thermique des logements, un des piliers potentiels de la transition écologique à mettre en œuvre.

6 millions de français sont en situation de précarité énergétique et vivent le plus souvent dans des passoires ou logements insalubres. 30 % d’entre eux se chauffent à l’électricité, dont dans des logements neufs. Soit l’équivalent de 6 réacteurs. Pour les promoteurs et bailleurs, les radiateurs électriques sont une aubaine : ils sont jusqu’à 10 fois moins chers. Ils en installent partout, parce que ce ne sont pas eux qui paient les factures (3).

Le coût du surdimensionnement du réseau (50 % du prix du Kwh) est lui pris en charge par l’ensemble des consommateurs. Ce coût collectif croissant, auquel il faut ajouter celui des déchets nucléaires, les rafistolages en cours, les dettes astronomiques de la reconversion à programmer, les risques liés aux inondations, sécheresses … n’empêche pas pour autant le risque des coupures locales, évitées jusqu’à présent par l’importation de courant venant d’autres pays européens. Mais le pic de consommation français est devenu de ce fait une gabegie en termes d’émissions de CO2.

Une véritable transition écologique et climatique ne pourra se faire sans sortir du nucléaire. Sans réussir un plan ambitieux de rénovation des logements anciens et de construction de logements sociaux. Donc en abandonnant définitivement le recours au chauffage électrique. Un tel plan est une garantie de couplage de la transition aux urgences sociales de lutte contre la précarité, aux besoins en logements sociaux utilisant les économies d’énergie et les énergies renouvelables. Jusqu’à une autonomie énergétique possible dans un avenir proche. Avec, en prime, un développement durable d’emplois locaux.

DONNONS UNE CHANCE A L’AVENIR.

  • (1) La filière nucléaire – EDF FRAMATOME ORANO …est en faillite programmée. Celle-ci hypothèque l’avenir de toute alternative écologique de transition. EDF, c’est à elle seule 42 milliards de dettes actuelles et plus de 50 milliards pour les 10 ans à venir. C’est plus de 100 milliards à programmer pour le rafistolage de l’ensemble de la filière, sous la menace d’un accident de plus en plus probable, effondrant toute la pyramide avec des coûts sociaux, économiques, écologiques…incalculables.
  • (2) Depuis 2007, le contenu C02 du chauffage électrique a explosé passant de 180 à 500 g/Kwh !

Pour aller plus loin :